LE GRAND
TOUR
Le panorma depuis l'ancienne cathédrale byzantine célèbre de Saint Sophia |
C’est une
cité sur deux continents : jusqu’à 1453 le bastion de la Christianité à
l’orient, elle est de nos jours la frontière islamique à l’occident. Avec une
histoire sanglante et émouvante, les guerres politiques, religieuses et
mondiales qui ont bouleversé le Constantinople et son peuple se font remarquer
encore.
Aucun
élève et jeune au même âge que moi qui s’intéresseraient au croisement
d’empires coloniaux, voudraient apprendre plus de l’histoire partagée de notre
monde et se considéreraient comme un vrai « cosmopolite » devrait
visiter – et explorer – le
Constantinople. Cette cité incarne parfaitement ce qui veut dire le cosmopolitisme
– y voyager est une trajectoire à travers l’espace et le temps. Les
Constantinopolitains personnifient l’identité hybride où sa majorité turque se
différencie de ses compatriotes musulmanes et est fière de sa tradition
séculaire et occidentale tandis que la minorité grecque romaine décroissante se
sente détachée de sa fratrie ethnique et religieuse en Grèce et connaît une
« dispatriation » inconnue d’ailleurs.
Des Turques au Grand Bazar |
C’est
cette identité hybride qui crée un cadre un peu « schizophrénique ». Les
Constantinopolitains turcs se battent contre l’islamification de leur patrie
sous le régime turc contemporain (comme on a vu dans une vive ampleur avec les
manifestations estivales de 2013). Si se voit la voile portée dans la cité, elle
indiquera une touriste plutôt qu’une locale. En même temps, les Grecs romains
ont mal à préserver leurs traditions et leur patrimoine constantinopolitain
riche contre la politique de plus en plus islamiste du gouvernement turc.
L’ancienne cathédrale byzantine célèbre de Saint Sophia (construite en 537) -
qui a été convertie à une mosquée sous l’empire ottoman (en 1453) et ensuite à
un musée public (en 1935) – a récemment été proposée par un ministre turc
d’être reconvertie à une mosquée malgré qu’elle soit couverte par les
conventions de l’UNESCO. Donc, pendant qu’il y a une tension entre les deux
communautés, la tension qui brûle et qui les unit se figure aujourd’hui entre
eux et le gouvernement.
Cette
dynamique « schizophrénique » donne l’impression que le
Constantinople se trouve en ruines à cause de ses divisions historiques et
contemporaines. Ce n’est pas du tout le cas.
Le palais de Dolmabahce sur la rive du Bosphore |
Soient
l’ancienne cathédrale de Saint Sophia, la mosquée bleue, le grand
bazar, la fissure euro-asiatique, les églises byzantines clandestines
souterraines, les souks qui dominent la ville, le quartier de
haut-couture à Nisantasi, la rive glorieuse du Bosphore ou les palais de
sultans anciens, le Constantinople offre une expérience extraordinaire à tous
les férus d’histoire, de religion, de gastronomie, de civilisation et de
culture. Il faut absolument le visiter !
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