Thursday, 17 April 2014

Traversez les époques en voyageant au passé à Constantinople

LE GRAND TOUR

Le panorma depuis l'ancienne cathédrale byzantine célèbre de Saint Sophia
C’est une cité sur deux continents : jusqu’à 1453 le bastion de la Christianité à l’orient, elle est de nos jours la frontière islamique à l’occident. Avec une histoire sanglante et émouvante, les guerres politiques, religieuses et mondiales qui ont bouleversé le Constantinople et son peuple se font remarquer encore.

Aucun élève et jeune au même âge que moi qui s’intéresseraient au croisement d’empires coloniaux, voudraient apprendre plus de l’histoire partagée de notre monde et se considéreraient comme un vrai « cosmopolite » devrait visiter – et explorer – le Constantinople. Cette cité incarne parfaitement ce qui veut dire le cosmopolitisme – y voyager est une trajectoire à travers l’espace et le temps. Les Constantinopolitains personnifient l’identité hybride où sa majorité turque se différencie de ses compatriotes musulmanes et est fière de sa tradition séculaire et occidentale tandis que la minorité grecque romaine décroissante se sente détachée de sa fratrie ethnique et religieuse en Grèce et connaît une « dispatriation » inconnue d’ailleurs.

Des Turques au Grand Bazar
C’est cette identité hybride qui crée un cadre un peu « schizophrénique ». Les Constantinopolitains turcs se battent contre l’islamification de leur patrie sous le régime turc contemporain (comme on a vu dans une vive ampleur avec les manifestations estivales de 2013). Si se voit la voile portée dans la cité, elle indiquera une touriste plutôt qu’une locale. En même temps, les Grecs romains ont mal à préserver leurs traditions et leur patrimoine constantinopolitain riche contre la politique de plus en plus islamiste du gouvernement turc. L’ancienne cathédrale byzantine célèbre de Saint Sophia (construite en 537) - qui a été convertie à une mosquée sous l’empire ottoman (en 1453) et ensuite à un musée public (en 1935) – a récemment été proposée par un ministre turc d’être reconvertie à une mosquée malgré qu’elle soit couverte par les conventions de l’UNESCO. Donc, pendant qu’il y a une tension entre les deux communautés, la tension qui brûle et qui les unit se figure aujourd’hui entre eux et le gouvernement.

Cette dynamique « schizophrénique » donne l’impression que le Constantinople se trouve en ruines à cause de ses divisions historiques et contemporaines. Ce n’est pas du tout le cas.


Le palais de Dolmabahce sur la rive du Bosphore
Soient l’ancienne cathédrale de Saint Sophia, la mosquée bleue, le grand bazar, la fissure euro-asiatique, les églises byzantines clandestines souterraines, les souks qui dominent la ville, le quartier de haut-couture à Nisantasi, la rive glorieuse du Bosphore ou les palais de sultans anciens, le Constantinople offre une expérience extraordinaire à tous les férus d’histoire, de religion, de gastronomie, de civilisation et de culture. Il faut absolument le visiter !

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